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Sur France Culture, Benoît Vaillot insulte les Alsaciens
16 janvier 2022
Invité de l’émission « Les Enjeux territoriaux » sur France Culture le mercredi 12 janvier, Benoît Vaillot persiste à répandre des mensonges sur l’histoire de l’Alsace. Interrogé sur la consultation lancée par Frédéric Bierry sur la sortie de l’Alsace du Grand Est, le docteur en histoire - qui n’a pas caché son engagement politique - n’hésite pas à falsifier le passé pour délégitimer les revendications culturelles alsaciennes.
Un historien… qui fait de la politique
Auto-promu « expert en histoire de l’Alsace » à la faveur d’une thèse récemment soutenue sur la frontière franco-allemande entre 1871 et 1914, Benoît Vaillot est un habitué des propos outranciers. Interrogé en 2019 sur la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), alors en gestation, par les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), le doctorant d’alors dénonçait déjà « un risque d’éloignement de la nation »… et récoltait l’indignation du monde culturel alsacien. Après une période de relative discrétion, Benoît Vaillot a récidivé, le 12 janvier dernier, au micro de France Culture, dénonçant les « compétences exorbitantes » de la CEA et les « dangers qu’[elle] fait peser sur l’unité et l’indivisibilité de la République ». Si l’invité est présenté comme docteur et agrégé en histoire, son discours est celui d’un polémiste.
L’épouvantail de l’ethno-régionalisme
Au cœur de cette rhétorique ressassée depuis plusieurs années, il y a le concept d’ « ethno-régionalisme ». Selon Benoît Vaillot, les ethno-régionalistes, « obsédés par la question linguistique », définiraient l’identité alsacienne comme ethnique. « Völkisch, comme on dit ici », précise-t-il dans l’émission, comme si ce terme lié à l’extrême-droite allemande et qu’on traduit par « raciste » était ancré dans la réalité alsacienne. Des propos qui indignent Eric Ettwiller, président d’Unsri Gschìcht, lui aussi docteur et agrégé en histoire : « Prétendre que promouvoir l’enseignement de la culture régionale, c’est appartenir à l’extrême-droite est une insulte à celles et ceux qui, comme notre association, sont engagés dans une démarche de promotion de l’histoire régionale, largement falsifiée par le roman national ». Or Benoît Vaillot perpétue cette entreprise de falsification.
L’amalgame « alsacien = allemand = nazi »
L’invité de France Culture présente les ethno-régionalistes alsaciens de l’entre-deux-guerres – comprenons les autonomistes – comme « les fourriers du nazisme ». L’accusation date des joutes politiques des années 1930 : « Pour les jacobins d’alors, si les autonomistes défendent la langue allemande – et sa déclinaison orale, l’alsacien – c’est qu’ils veulent le retour de l’Allemagne, et donc qu’ils sont la cinquième colonne d’Hitler. L’amalgame Alsacien = Allemand = nazi était né », résume Eric Ettwiller. Alors que les députés autonomistes de 1936 sont issus de la démocratie chrétienne, du communisme et de la gauche libérale, la presse française met en exergue une petite minorité d’admirateurs du régime nazi aux revendications séparatistes. Et comme cette minorité – qui, dès lors, n’appartient plus au mouvement autonomiste – fournira quelques collaborateurs au IIIe Reich pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occasion est trop belle, en 1945, de transformer cet amalgame partisan en vérité officielle.
Cette situation explique la chape de plomb qui, aux lendemains de la guerre, a permis à l’Etat de mettre en œuvre une politique d’éradication de la langue régionale en Alsace (et en Moselle) car… allemande !
Si tous les historiens sérieux s’accordent aujourd’hui à reconnaître le caractère mensonger de l’amalgame « Alsacien = Allemand = nazi », Benoît Vaillot, enferré dans une posture d’antibochisme primaire, se plait à le cultiver. Pour éradiquer la culture multiséculaire des Alsaciens ?
Dans L'Ami Hebdo du 23 janvier 2022 :